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[Aménagement des Forêts à des Fins Multiples]

 


Développement de La Participation Locale


Les forêts tropicales sont diverses, de même que les catégories de population pour lesquelles elles sont une source de moyens de subsistance et de revenus. A ces intérêts correspondent des systèmes de gestion qui se superposent – usages traditionnels qui comportent l’accès à des sites culturels, aux terres forestières, aux produits de la forêt, et à l’emploi; aménagement industriel pour l’extraction de bois d’oeuvre et les plantations arboricoles; efforts de l’Etat pour aménager la forêt en vue de sa conservation et d’autres buts.

Il faut disposer des moyens d’aménager les forêts d’une manière qui préserve leur intégrité écologique et le bien-être humain tout en répondant à ces demandes diverses. Historiquement, cependant, l’approche en matière d’aménagement forestier était le plus souvent de type conventionnel, du sommet vers la base, tendant à donner plus de voix et de pouvoir aux intérêts les plus puissants, tout en minimisant les intérêts et les besoins des populations locales. En conséquence, les habitants de la forêt ont souvent de moins en moins accès à des ressources qui sont vitales pour le bien-être de leurs familles, et ne sont pas équitablement représentés dans des décisions qui intéressent leur vie quotidienne.

Le programme de recherche du CIFOR sur la délégation de pouvoirs et la gestion communautaire porte notamment sur l’étude des moyens d’identifier tous les divers usagers d’une zone forestière donnée et de renforcer leur participation et leur collaboration dans les processus de prise de décisions. Etant donné que ce sont les populations locales qui sont les bénéficiaires ultimes de cette recherche, le CIFOR adopte une approche "participative" qui met l’accent sur leur association à une recherche communautaire. Diverses techniques telles que groupes focalisés, entretiens individuels, "cartographie communautaire" (illustration des réseaux institutionnels et sociaux), et autres, peuvent être employées dans le travail sur le terrain afin de rendre la recherche plus appropriée et moins intimidante pour la population locale.

En 1998, le CIFOR a achevé un ensemble de recherches ayant pour objet d’étudier les moyens d’associer la population locale comme partenaire actif à la mise au point de critères et indicateurs. Ce travail s’est déroulé dans plusieurs villages du Brésil, d’Indonésie et du Cameroun, sur plusieurs périodes depuis mars 1997. Un rapport sur ce travail décrit un certain nombre de méthodes qui pourraient être employées pour associer les habitants de la forêt à l’élaboration concertée de critères et indicateurs, et dicute des avantages et faiblesses relatifs de ces diverses méthodes. Il propose également des moyens pour expliquer aux habitants des communautés les concepts théoriques entrant en jeu.

D’autres activités dans ce domaine sont des études de terrain en Chine. En 1998, des collaborateurs d’institutions universitaires et forestières des provinces du Yunnan, de Hunan et de Guizhou ont participé à des stages de formation organisés pour discuter de la signification de la délégation de pouvoirs en Chine, de la manière d’en évaluer les impacts, et de l’amélioration possible des politiques relatives à la délégation de pouvoirs.