Aires Protégées: Quelle Est La Réponse ?

Traditionnellement, la mise en réserve de portions écologiquement fragiles de la forêt comme aires protégées est un élément des stratégies d’aménagement des forêts dans le monde entier. En dépit de la reconnaissance de leur intérêt pour la préservation de la biodiversité et autres bénéfices, toutefois, les aires protégées restent une source de contestation, en raison des intérêts concurrents en jeu et du ressentiment vis-à-vis des restrictions à l’utilisation des ressources naturelles.

A mesure que l’on reconnaît la nécessité de tenir compte dans l’aménagement des forêts des intérêts divers de tous les usagers, les décisions relatives aux aires protégées se compliquent encore, en raison de la complexité des questions de compétence et d’autorité les concernant.

Le CIFOR étudie les moyens de concilier les tensions au sujet des aires protégées de telle sorte qu’elles puissent répondre à leurs objectifs écologiques sans porter atteinnte au bien-être des populations locales. Une grande partie de ce travail est axée sur l’élaboration de nouvelles stratégies pour la planification et la gestion concertées des aires protégées. L’Université Cornell à Ithaca (Etat de New-York) est un partenaire essentiel dans ce domaine, en accord avec son important programme de recherche visant à améliorer les politiques et les pratiques d’utilisation des terres dans des régions où les intérêts de l’agriculture traditionnelle et de la conservation tendent à se heurter.

Lors d’un colloque qui s’est déroulé en septembre à l’Université Cornell, des spécialistes de la conservation, des experts en développement et des chercheurs du CIFOR et de plusieurs autres institutions du monde entier ont discuté des principaux problèmes qui font obstacle à la constitution d’aires protégées comme stratégie de conservation, et de la manière de surmonter les oppositions qui se manifestent. Les participants ont convenu de la nécessité de traiter les aires protégées comme des éléments d’écosystèmes plus vastes, plutôt que comme des réserves isolées et indépendantes, et d’élaborer des plans d’aménagement plus globaux et "pluralistes", reflétant cet impact plus large. Les stratégies en vue d’améliorer les prises de décisions et l’administration des aires protégées seront un axe important du nouveau programme de recherche du CIFOR sur la cogestion adaptative.